
LES LÉGENDES DE L'OUEST - INTRODUCTION
Tout d'abord, les présentations : Marshal Joss Mitchell, co-fondateur avec son collègue et néanmoins ami, le Marshal Pat Pierce, de la French League of Country & Western (FLCW).
Vous aurez sûrement croisé, au cours d'une sortie ou soirée country, l'un ou l'autre Sheriff, Marshal, Texas Ranger, etc, et vous vous êtes demandé ce qu'il faisait là...
Explication : certains amateurs de western, plus exactement appelé « westerners » ne dansant pas, mais participant aux soirées pour l'ambiance et la musique, préfèrent choisir comme costume celui « d'étoilé », de leur propre gré, sans appartenir à aucune fédération, groupement, ou autre, et c'est leur droit le plus strict, je tiens à le souligner, car j'ai déjà eu écho de remarques leur ayant été faites, et dans quelques cas, « on » les a sommés de retirer leur étoile ! J'ai un nom, j'ai des témoins, mais je me tairai : si ce ... monsieur lit cet article, il sait qu'il est dans le plus parfait arbitraire, abusant d'une autorité qu'il n'a même pas... Grave erreur, nous sommes toujours en démocratie, dans le monde C & W plus que partout ailleurs, et personne n'a le droit d'agir ainsi envers quelqu'un qui arbore un badge ou une étoile : chacun peut se costumer comme bon lui semble, pour autant bien sûr qu'il ne s'arroge une quelconque autorité ou fonction officielle non justifiée.
Ensuite, certains clubs élisent leur délégué, leur responsable selon la représentation-type de l'autorité ou de la loi aux USA : quoi de plus US qu'un Sheriff ? Cela, encore une fois, reste du domaine de la « cuisine intérieure », et l'on ne peut le leur contester, je ne saurai trop le répéter : je viens encore de nommer un Sheriff il y a quelques jours pour faire plaisir à un club ami, mais qui ne fait pas partie de la Ligue. Venons-en maintenant aux « officiels »...
Les Texas Rangers, pour commencer par eux, font partie d'associations tout à fait reconnues : je pense notamment à l'ASBL Civil War Group, Terry's Texas Rangers, etc...
Il y a des fédérations comme la BCWA (Belgian Country & Western Association, dans laquelle j'ai fait mes premières armes), la FWOB, la BCOWB et beaucoup d'autres... toutes ont leur Staff de Marshals, Deputy's Marshals, Sheriffs et autres pour s'occuper de l'administration de leur région propre.
Cependant, toutes ces associations sont d'obédience néerlandophone : aucun groupement francophone, n'existait jusqu'à la fondation de la FLCW en 2011... Et ceci vous est décrit dans notre page d'accueil : nous avons pour but d'entretenir le plus de contacts possible entre les clubs, amateurs de country, danseurs, westerners, commerçants, old timers, etc ...
Nous nous chargeons aussi de promouvoir la culture country, de renseigner qui le veut sur notre hobby, et surtout, au cours des soirées, de veiller au respect de l'étiquette de la danse ; nous asssurons aussi le service d'ordre à la demande des clubs organisateurs de leurs soirées, et, bien évidemment à nos propres soirées.
Cela se traduit par une discipline librement consentie de la part du public, que je constate pendant mes déplacements, et dont je suis très satisfait car, s'il arrive parfois des heurts ou des problèmes, ce n'est jamais, ou peut s'en faut, à cause des amateurs de country, mais dû à des personnes étrangères à notre passion. Je reconnais bien là, d'ailleurs, la qualité du bon esprit qui nous habite. La seule fois, en plus de 10 années de fonctions où j'ai dû intervenir « manu militari », le trublion était un ... américain ! Et ce ne fut même pas excessif.
De fait, notre microcosme copie sa « hiérarchie » sur le mode américain : un Sheriff est responsable de la loi dans une ville et jusqu'à un comté, et est élu par ses concitoyens (les membres du club) ; les Rangers sont les représentants de la loi au Texas seulement. Les Marshals eux, sont fédéraux, et nommés par le Président des States, ils sont l'autorité suprême dans tous les états, même au Texas.
Les Deputys Sheriffs sont nommés par le Sheriff ou le Marshal, ou ses adjoints, les Deputys Marshals, pour le temps nécessaire, et suppléent aux tâches des leur chef respectif.
Simple, adapté du Moyen Age en Angleterre, mais toujours efficace depuis... De nos jours, il y a aussi des femmes Sheriffs ou US Marshals, mais pas dans notre monde de reconstitution, cela ne respecterait pas la tradition.
Maintenant que j'ai présenté l'officialité de ma position et celle de nos adjoints étant renseignée dans notre page d'accueil, il me reste a préciser que nous ne sommes aucunement impartis d'une quelconque fonction policière au sens propre du terme, ni ne sommes surtout pas habilités à intervenir dans les « querelles de clan » inévitables dans toute association humaine...
J'en viens maintenant au vif du sujet : la rédaction d'articles concernant l'Histoire de l'Ouest, mon sujet favori (et c'est normal, au vu de mon rôle).
Je me propose de vous raconter, en une série d'articles, tous les pricipaux événements, toutes les légendes qui ont émaillé cette époque grandiose et emblématique de l'histoire des Etats-Unis.
Je commencerai par vous parler de la vie mouvementée, et parfois brève, par corollaire, des hommes réputés pour avoir été les « gunfighters », tant hommes de loi que bandits, célèbres pour leur habileté et leur rapidité au tir au revolver...
Mais avant tout, un mot d'introduction me paraît indispensable : il vous faudra oublier tout ce que vous avez vu au cinéma !
D'abord, ce type d'homme que je vous décrirai, le franc-tireur typique, n'était pas nécessairement le digne citoyen, défenseur de la veuve et de l'orphelin et parfaitement intègre (il y en a eu, j'y reviendrai), mais plus souvent un opportuniste à l'altruisme moins généreux, s'étant engagé dans la police faute de mieux, et n'y officiant qu'en dents de scie... Après tout, c'est avec les braconniers qu'on fait les meilleurs garde-chasse...
Du côté des bandits, ou des cow-boys forts en gueule, vous constaterez peu de similitude avec ceux des westerns, et surtout en ce qui concerne le physique avantageux de ces messieurs (et dames aussi, hélas!), il vous faudra déchanter : dans la réalité, ils avaient TOUS des trognes, comme aurait dit Coluche : « pas... tibulaires... mais presque ! »
Vous verrez des photos très édifiantes : la photographie n'était pas ce qu'elle est devenue, mais bon...
Oubliez aussi les duels tels que montrés dans les films, tant américains que « spaghetti » : en effet tout un tas de clichés se sont accumulés par ce biais, et nombre d'entre eux sont invraisemblables, sinon impossibles. Prenons l'infaillible précision et la rapidité de tir tant montrées dans les westerns : indéfendable. Au-delà de 25 mètres, et je suis généreux, la précision, en tir instinctif, donc sans ajustement posé de la cible, est fortement aléatoire, surtout avec les pétoires du 19ème siècle ! A fortiori si l'on y ajoute un état d'ébriété plus ou moins prononcé des tireurs, état d'ailleurs responsable de l'affrontement dans la plupart des cas, puisqu'à l'époque, on avait la descente facile, ce qui n'arrangeait pas les choses...
Certes, dégainer, armer le chien de l'arme et tirer à la vitesse de l'éclair, c'est très possible (voir à ce sujet les nombreuses vidéos sur YouTube sous la rubrique « Quick Draw » ou « Fast Draw » : c'est proprement stupéfiant, je vous laisse juge !!!), mais toucher l'adversaire à coup sûr, c'est autre chose, et ce ne fut l'apanage que de quelques hommes d'exception. Ajoutez à cela que les revolvers à poudre noire (caps and balls guns) doivent nécessairement être réarmés à chaque tir (tir en « fanning », en ramenant le chien en arrière avec le plat de la main : faut être drôlement rapide ! ). De plus ça écorche cruellement la main ...
A ce sujet, sachez aussi que ce type d'arme, bien que le barillet soit prévu pour six coups, ne peut avoir que cinq chambres alimentées, car si le revolver venait à tomber, cela suffirait pour déclencher le chien, et pourrait communiquer le feu aux autres chambres ! Donc, vous aurez également deviné que les armes que l'on ne voit jamais être rechargées (j'ai, dans un film des années soixante, dénombré plus de ... trente coups venant de la même arme!) ne sont que du domaine de la fiction...
Enfin, n'oublions pas la rumeur populaire : le récit s'enflant de narration en narration, se répétant et s'exagérant de plus en plus...
En outre, il faut savoir que les duels furent bien plus rares que ce que l'on croit et que, dans certains cas, les duellistes se tiraient copieusement dessus avant de s'atteindre, et même alors, si les balles ne touchaient aucun point vital d'emblée, avant qu'un hémorragie interne ne se déclare, faisant faiblir ou tomber le blessé, ce dernier avait eu largement le temps de décharger pareillement son barillet.
Il était plus courant, et même coutumier de voir des hommes abattus dans le dos ! Sans compter que les coups « en traître » étaient de mise, et nombre de victimes se sont retrouvées à l'état de véritables passoires ! Donc, mettez aussi de côté toute forme de loyauté et d'idéal chevaleresque.
Si j'apprécie énormément voir s'envoler le chapeau de Lee Van Cleef (Pour quelques dollars de plus, de Sergio Leone), alors qu'on le canarde depuis au moins 50 mètres, ou bien Clint Eastwood flinguer quatre adversaires en moins de trois secondes (Pour une poignée de dollars, de Sergio Leone), c'est pour le fun ou le gag, car je sais aussi que ça relève du domaine de la magie !
Bien qu'ayant dit tout ceci pour rester réaliste, je n'en laisserai pas pour autant la part de rêve, c'est pourquoi je citerai quand même une phrase célèbre d'un film (L'homme qui tua Liberty Valance, de John Ford) : « Nous autres, dans l'Ouest, entre la vérité et la légende, nous choisissons toujours la légende... »
Et je vous invite à entrer de plain pied en même temps dans la réalité, dans l'Histoire, dans le monde de ces hommes qui ont vécu et sont morts le colt à la main, écrivant leur destinée en lettres de sang. Sur une toile de fond où se dessinent des villes sans foi ni loi, dans l'odeur de la poudre et la violence, allons rejoindre les gunfighters et les autres célébrités de l'Ouest...


Marshal Joss Mitchell
Marshal Pat Pierce